Au mois de mai, Crim’HALT était invité à Mende par des groupes locaux d’Anticor pour présenter les résultats du voyage Erasmus
Accueilli par le groupe local de Lozère, animée par la secrétaire générale et par le responsable des groupes locaux d’Anticor, pour l’éthique en politique et première association à avoir intégré, en 2014, l’usage social des biens confisqués à son art 19, la conférence fut l’occasion, pour Fabrice Rizzoli de proposer un remède à la corruption déjà en place en Italie : la réutilisation des biens confisqués.
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« Je suis venu avec une solution à tous vos problèmes : ça ! Ça se sont des petits biscuits salés en l’occurrence italiens, des Tarallini. Ils sont faits dans les Pouilles, le talon de la botte. »
Des biscuits pour lutter contre la mafia et la corruption… Vraiment ? Si l’idée peut paraître dérisoire voir illusoire présentée de la sorte, elle l’est un peu moins lorsque l’on sait que ces biscuits sont fabriqués sur des terres confisquées à la mafia.
Des terres confisquées à la mafia… mais encore ? « En Italie on a compris que si on veut lutter contre la mafia qui est – comme ici la corruption – un phénomène culturel : il faut confisquer les biens des mafieux et des corrompus et les redonner aux citoyens. »
C’est donc cela : des terres confisquées à des mafieux sur lesquelles sont produits des denrées alimentaires par et pour la société civile ! Mais les locaux confisqués peuvent aussi servir de musées, de centre d’accueil, d’école, etc.
Il y aurait donc une utilité publique à la lutte contre la corruption et la mafia ? La confiscation d’un bien signifie la perte d’un territoire, d’une fortune, d’une possession et donc d’une perte d’influence et de pouvoir. Cette perte pour le criminel devient un gain pour la société civile qui peut alors se réapproprier ce qui, au départ, lui appartient (cf. les biens confisqués échappent à la société civile).
L’utilité publique dans les luttes menées est essentielles : elle permet de changer les mentalités ! Redonner le bien aux citoyens permet à ce dernier de voir un changement. A contrario, ce changement n’est pas perceptible lorsqu’une peine de prison est donnée ou lorsqu’une amende est à payer par le criminel…
« J’insiste vraiment sur l’idée de changement de mentalités parce que sinon on va rester sur cette idée de dimension très française de citoyens qui buttent contre l’institution. » Fabrice RIZZOLI
Si ce moyen de confiscation-redistribution est la seule solution, pourquoi n’est-il pas déjà en place en France ? La criminalité organisée n’existe pas en France. Enfin c’est ce que l’on essaye de nous faire croire. La preuve en est que la confiscation des biens était absente de toute procédure jusqu’en 2010 ! Aujourd’hui, même si la confiscation existe, elle n’est pas obligatoire et même pas prévu pour de nombreux délits de corruption. Les des corrompus ne sont pas confisqués, comme s’ils étaient intouchables (cf. Opération « Guéant rend l’appartement« ).
Les biens confisqués en France sont mis aux enchères ; avec le risque qu’ils retombent entre les mains de nouveaux criminels… ou simplement à nouveau dans le domaine « privé » et non public. La visibilité de la peine donnée au condamné est donc nulle.
Pourtant, une lueur d’espoir, une petite lumière commence à naître grâce à la loi El Hairy ! Une loi qui part son article vise à redistribuer les biens confisqués à la société civile en France ! Enfin !
Un grand merci au groupe local local Anticor 13 et ses journalistes pour cette vidéo :