Peut-on éradiquer le trafic de drogues ?

C’est pour réfléchir sur cette question que Fabrice Rizzoli (spécialiste de la grande criminalité et co-fondateur de l’association Crim’HALT) et que Jean-Paul Bruneau (fondateur de l’association Espoir du Val d’Oise, ancien policier de la brigade des stupéfiants, formateur anti-drogues) ont été conviés sur le plateau de BFM.TV.

Cette rencontre a été mise en place suite à l’annonce d’un nouveau plan gouvernemental anti-drogues annoncé à Marseille. Sur ce sujet, Jean-Paul Bruneau souhaite « une évolution dans les mécanismes répressifs bien sur, mais également installer derrière de la prévention et réinstaller dans les quartiers une police de proximité mais complétée par une médiation de proximité. » Mais ce plan n’est que la suite d’une longue succession de plans anti-drogues n’ayant pas été concluant…

Que proposent alors messieurs Bruneau et Rizzoli pour aller vers plus de réussite ? 

Pour Fabrice Rizzoli « il faudrait travailler avec des coopérateurs de justice qui donnent des informations, qui quittent le système. On les protège. Mais on devrait arrêter de travailler avec l’indic qui continue son business.  » L’arrêt de la prohibition est aussi à envisager puisque « aujourd’hui on remarque qu’elle enrichie les gangsters. » (cf. Conférence – Trafic de drogues : quel bilan de la prohibition ?)

Sur la question de la prohibition les avis divergent puisque Jean-Paul Bruneau déclare que « cette liberté ne peut qu’encourager l’extension du phénomène » et qu’il est préférable d’envisager « une sanction éducative ».

Mais les divergences ont laissé place à un accord entre les deux hommes au sujet d’un besoin plus fort de répression pour les trafiquants et leurs complices ainsi que sur la nécessité d’aider les victimes d’addictions.