Six intervenants pour parler de la mafia en Corse ; cette terre qui ne compte plus ses victimes du crime organisé, de la corruption ou de la guerre fratricide entre nationalistes. Pour enrayer ce fléau, le Collectif Massimu Susini organisait un débat public le 17 décembre à Corte (cf. Corse Matin).
Les rouages de la mafia, l’Etat, le crime organisé, la complicité des élites dirigeantes, environnement, spéculation immobilière, biens confisqués… voici les thèmes abordés pour parler de quelque chose qui « n’existe pas en France » : la mafia (France 3 Corse)
Le président de Crim’HALT est revenu sur l’importance de se doter d’outils juridiques adaptés à la situation en Corse, à Marseille, dans le 93 et partout en France : de « l’association mafieuse à la « confiscation sans condamnation pénale du propriétaire »; des mesures demandées par les deux collectifs antimafias en Corse. Fabrice Rizzoli a tenu rassurer ceux qui pensent que ces outils juridiques seraient de potentielles atteintes aux libertés fondamentales.
De facto, les instruments proposés pour lutter efficacement contre la grande criminalité sont tous validés par la CEDH rappelant le simple fait que les droits de la défense sont très importants en Italie, pays dans lequel un procureur, indépendant de l’exécutif, ne commence pas un interrogatoire sans la présence d’une avocat et ce depuis 30 ans! La confiscation dite préventive antimafia (sans condamnation du propriétaire) quant à elle n’entraîne pas de peine privative de liberté.
Le collectif Massimu Susini crée après l’assassinat du militant du même nom dénonce la mainmise de la mafia et demande à ce que l’Etat cesse son silence : connaître l’existence de la mafia en France, punir les criminels et éviter à tout prix un nouvel assassinat.
Crim’HALT soutient ce collectif depuis sa création. Retrouvez l’article à ce sujet ici. N’hésitez pas à soutenir le collectif et à suivre son actualité ici.
Ce débat en présence de Madame Muretti, de David Brugioni maire de Centuri, de Séverin Medori maire de Linguizetta, de Florence Antomarchi journaliste, de la chanteuse Daine Saliceti, a aussi été l’occasion de rappeler qu’il n’existe pas de lutte contre la mafia sans la participation des citoyens et que l’unique moyen d’impliquer ces derniers dans une prérogative régalienne : c’est l’usage social des biens confisqués. Or, la France, sous l’impulsion de Crim’HALT depuis 10 ans, et le monde de l’ESS attendent avec impatience la loi de la député El Hairy (cf. L’Assemblée nationale vote pour la seconde fois l’usage social des biens confisqués)
Pour illustrer la victoire des citoyens sur la mafia, le président de Crim’HALT est venu avec le « Pacco alla Camorra » contenant des mets alimentaires produits sur des terres confisquées à la mafia. Fabrice Rizzoli a profité de ce déplacement en Corse pour remettre à Séverin Medori, participant au séjour sur les terres libérées de la mafia / Erasmus, un Pacco offert par Culture contre camorra, une association contre le crime organisé (cf. Semaine de la lutte contre le crime organisé à Bruxelles).
Les initiatives pour lutter contre la mafia se font de plus en plus nombreuses. La prise de conscience du besoin urgent de trouver une solution au crime organisé qui tue des innocents, qui n’a pour seul but que de prendre le pouvoir quitte à s’affranchir de toutes lois se développe de plus en plus. Ne lâchons rien !
Les vidéos du débat sur la page Facebook du Collectif Massimu Susini
Agrasc : Crim’HALT dans un reportage France3 Corse
Crim’HALT dans la « Corse, l’étreinte mafieuse »
Corse : Intervention du président de Crim’HALT
Crim’HALT auditionnée par la Commission Violence en Corse
Crim’HALT soutien Pierre Alessandri
Corsica ferries glorifie la mafia
En France : plus tu fraudes, plus tu touches ?
Crim’HALT soutient Hélène Constanty