Crim’HALT était présent au procès de François Fillon et de son épouse. Au terme de presque deux semaines d’audiences, le parquet a requis 5 ans de prison dont 2 fermes, 375 000 euros d’amende et 10 années d’inéligibilité pour François Fillon. Quant à madame Fillon, 2 ans de prison avec sursis ont été demandés.
Pour rappel, Mr. Fillon est accusé de détournement de fonds publics, complicité, de recel d’abus de biens sociaux et de manquement aux obligations déclaratives. Sa femme avait touché 613 000 euros d’argent public grâce à un emploi supposé fictif entre 1998 et 2013.
Un certain nombre de faits durant ce procès quasi-inédit dans l’histoire de la Ve République sont assez intéressants à noter. Les deux procureurs du Parquet National Financier présents n’ont pas hésité à se montrer cassants voire presque abaissants envers Pénélope Fillon visiblement embarrassée et mal à l’aise.
Un des procureurs a lancé des répliques très virulentes à l’égard de François Fillon : « Le délit de détournement de fonds publics était puni d’une peine de mort par pendaison sous l’Ancien Régime » ou encore « Du cynisme à l’aveuglement, il n’y a parfois qu’un pas« . L’ancien Premier Ministre ne s’est pas laissé troubler. Ses premiers mots lors de ce procès le 27 Février furent : « Le parquet m’avait laissé le choix. M’ayant laissé le choix entre la peine de mort et la victimisation, je voudrais rappeler que la présomption d’innocence vaut jusqu’à ce qu’une condamnation définitive soit prononcée« .
De plus, les personnes dans le public n’hésitaient pas à réagir aux attaques des procureurs comme si elles assistaient à une pièce de théâtre. Ce procès très médiatisé a pris la forme d’un spectacle.
Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement (théoriquement) le 29 juin.