La coopérative Valle del Marro qui exploite plusieurs terrains confisqués à des groupes criminels de la mafia calabraise, la ‘ndrangheta, a subi une série de vols depuis le mois de mai (5 au total vol) aprés celui du mois de dans ses locaux début mars 2020
Il s’agit un acte de « violence « programmée » typiquement mafieux. Les voleurs se sont arrêtés précisément où commence la possibilité d’être filmé par des caméras de vidéo-surveillance. C’est le 5ème attentat mafieux contre cette coopérative active depuis 2004 :
2006 : incendie des moyens de production et arrachage de centaine d’oliviers centenaires en 2006 (valeur 600 000 euros…).
2009 : vol de matériel d’une valeur de 5 000 euros
2011 : 500 oliviers réduits en cendre. FLARE France, ancêtre de Crim’HALT rapportait Calabre : terres libérées de la mafia en flammes
2018 : dans la nuit du 2 au 3 avril, 200 plants de Kiwi arrachés! : Crim’HALT avec la coopérative Valle del Marro
2020. mars vol dans le centre de production agricole cf. furto nel centro aziendale)
2020 : mai, juin : dégradation dans le champ de clémentine et vols de matériel nécessaire à l’irrigation
2020 : juillet, vol de 128 tuteurs en châtaigner pour le jeune pousse d’oliviers...
En attendant, sur ce territoire, la magistrature ne chaume pas avec l’arrestation au mois de juin 2020 de 22 personnes qui faisaient vivre le clan Longo-Versace de Polistena : racket, usure, blanchiment 5 millions d’euros saisis.
Tout notre soutien aux hommes et aux femmes qui se battent pour un autre modèle de société (cf. Séjour sur les terres libérées de la mafia : mieux faire face à la grande criminalité en France )
S’il fallait une preuve de l’importance d’une loi d’usage social des biens confisqués en France.
Article, du mois de juillet 2020, du site de la Valle del Marro traduit par une militante :
Au cours de la rencontre, la reconnaissance de l’engagement éducatif de la Valle del Marro – Libera Terra e le lancement du projet pilote des camps d’été aussi à Polistena
L’école comme bouée de sauvetage éducative et comme garnison éthique, également au travers de parcours de formation sur les biens confisqués à la mafia. C’était le thème au centre de la visite de la Ministre de l’Education, Lucia Azzolina, et du Président de la Commission parlementaire antimafia, Nicola Morra, qui dans l’après-midi du 13 juillet se sont rendus à Polistena pour rencontrer les partenaires et les employés de la Valle del Marro – Libera Terra. L’occasion est née du lancement du projet pilote – dont le protocole d’entente a été signé le matin-même à Locri – qui voit MIUR et la Commission parlementaire d’enquête engagés pour promouvoir et soutenir la participation de 1’000 étudiants aux camps d’été organisés en Calabre, Sicile, Pouilles et Campanie, à l’intérieur des biens restitués à la communauté. A Polistena, entre juillet et août, trois camps auront lieu.
En souhaitant la bienvenue aux deux représentants institutionnels, Domenico Fazzari a raconté les choix de vie des associés fondateurs de la Valle del marro, qui ont repoussé la malsaine mentalité mafieuse, d’abord grâce au soutien de familles capables de distinguer le bien du mal, et ensuite par la rencontre avec les propositions éducatives valides et concrètes vécues à l’école et à l’oratoire. Concept défendu par l’associé Antonio Napoli qui a parlé de l’Ecole comme d’une « bouée éducative » pour toutes les adolescences potentiellement à risque. Napoli a passé en revue les nombreux parcours éducatifs mis en œuvre dans la Valle del Marro (entre autres, les Camps d’engagement et de formation « Eté Libres »), en les décrivant comme des expériences qui renforcent la conscience morale des jeunes et les font « tomber amoureux de l’engagement pour le territoire ». Un engagement basé sur le réseau de collaboration avec magistrats, forces de l’ordre, journalistes, familles de victimes innocentes de la mafia et administrateurs. Le maire de Polistena, Michele Tripodi, a confirmé l’importance de la synergie positive construite autour du courageux laboratoire de croissance et de formation représenté par l’expérience de « Libera Terra ». En reprenant la parole, Fazzari a exprimé le souhait que le projet pilote puisse être « inséré dans le système » afin de poser ces bases éducatives qui permettront à chaque jeune calabrais « de racheter le bien le plus important, celui de pouvoir rester sur ses propres terres, en opérant du bon côté. »
Dans son intervention, le Sénateur Morra a rappelé l’exemple d’amour envers sa terre de Paolo Borsellino, afin de mettre en valeur que « seul celui qui réussit à aimer infiniment, cherche a corriger les défauts du contexte dans lequel il est né. Ceux-là sont des territoires complexes et il ne faut jamais perdre la direction de marche, qui est celle de fonder ses propres agissements sur une éthique déontologique et sur la récupération des valeurs de solidarité. Être ici, – ajoute Morra en mettant en valeur l’engagement de la Valle del Marro, objet de fréquents attaques et dommages – travailler sur une terre qui a été soumise a des décennies d’exploitation mafieuse en récupérant ex malo bono : tout cela démontre qu’il est possible de changer, mais qu’il faut une grande prudence et une grande constance. » En soulignant la forte harmonie institutionnelle à la base du projet pilote des camps d’été, le Président Morra a conclu en disant que « nous voulons lancer ce travail avec des sujets que se sont déjà engagés, mais avec l’aide des Institutions parce qu’il ne peut pas s’agir de l’opérateur seul, l’école seule, mais il doit s’agir d’un système, d’un réseau, d’une équipe » à mener à bien un travail culturel long mais fondamental. Le travail représenté symboliquement – l’image est de Morra lui-même – par la plantation d’un arbre comme acte de passage d’une génération à l’autre.
Les conclusions de la rencontre confiées à la Ministre Azzolina ont mis en exergue la nécessité de faire un travail d’équipe et d’insérer dans le système les bonnes pratiques, comme cela de la Valle del Marro – Libera Terra. « Vous êtes une grande réalité – a dit la Ministre en s’adressant aux associés de la coopérative. Vous n’êtes pas en train de semer de manière uniquement physique mais bien plus. Quand l’école fait équipe avec le territoire, avec des personnes comme vous, le mix est explosif et la bouée de sauvetage éducative, nous réussissons vraiment à la donner à tous. Des expériences comme la vôtre bénéficient in primis aux étudiants – notamment lorsqu’ils viennent de contextes difficiles, de familles peu aisées – mais aussi à tout le territoire : elles bénéficient à tous ceux qui croient en l’école et croient que l’école peut être cette agence formative en mesure d’améliorer notre Pays. Les résultats s’obtiennent en collaborant tous ensemble, personne ne peut se sauver seul. Merci pour ce que vous avez fait. Je raconterai partout ce que vous m’avez montré aujourd’hui » a conclu la Ministre, en recevant en don les produits de la coopérative et une copie du livre de Don Luigi Ciotti « L’amour ne suffit pas ».
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