L’Europe, le nouvel Eldorado de la drogue? Crim’HALT sur Arte

Fabrice Rizzoli, président de l’association Crim’HALT et spécialiste des mafias était l’invité du journaliste Alexis Fricker sur Arte.

Fabrice Rizzoli intervient dans l’émission d’Alexis Fricker en tant qu’expert et revient sur les les routes européennes empruntées par les trafiquants de drogues: cocaïne, cannabis et héroïne.

Fabrice Rizzoli : « Il est logique que la cocaïne venant d’Amérique Latine fasse un trajet direct vers le port de Rotterdam. C’est ce qui s’est passé au début, puis les douaniers ont commencé à massivement saisir la cargaison de cocaine. Qu’est-ce qu’ont fait les criminels? Ils sont passés par l’Afrique Subsaharienne. Pourquoi? Parce qu’en passant par l’Afrique, on peut déposer la cocaïne qui va prendre un nouveau trajet, par exemple par avion, avec la mafia nigérienne. En Europe, 80% de la consommation de cannabis concerne encore la résine , résine provenant du Maroc. Donc, très clairement, vous avez une voie autoroutière, même s’il faut bien prendre le bateau à un moment, qui passe par l’Espagne, avec des camions de commerce internationale, avec énormément de marchandises, mais aussi de cannabis à l’intérieur. Ils sont régulièrement arrêtés en Espagne, à la frontières française, en France, dans les hangars de Lyon, en Seine Saint Denis, etc… Vous avez la technique des go-fast, mais c’est toujours des trajets directs. En ce qui concerne l’héroïne, il y a une route historique bien sûr, puisqu’elle est produite en gros à 80% en Afghanistan, c’est celle que nous consommons en Europe ou en Russie. Donc pareil, c’est une voie principalement terrestre qui passe par l’Iran et par la Russie. Donc, tout cela prend la route et on fait des saisies régulières dans chaque état Roumanie, Bulgarie, les Balkans, … C’est effectivement l’ancienne route de la soie qui est reprise ici. »

Lorsqu’un interrogé sur les moyens de lutte: Fabrice Rizzoli, Président de Crim’HALT souligne la nécessité de se rapproché du modèle italiens: l’usage des biens confisqués, une alternative au service des citoyens.

Fabrice Rizzoli: « Vous faites partie d’une organisation criminelle, vous allez devant un tribunal administratif, vous devez justifier l’origine légale de vos biens. C’est comme cela qu’en Italie, on saisie des milliards d’avoirs chaque année. On rappelle q’une saisie est provisoire. Mais, entre 60% et 70% sont confisqués définitivement. C’est beaucoup plus efficace de retirer l’argent aux criminels que d’avoir sans arrêt à prouver le blanchiment. Ensuite, il faut absolument donner un rôle à la société civile. En Italie, on a trouvé la solution, il faut que les biens que l’on confisque soient redistribués aux citoyens. En Italie, la villa du gangster devient une caserne de carabiniers mais surtout la villa du gangster devient une coopérative agricole où les gens ont un travail. Alors, avant c’était la mafia, après c’est les citoyens. Et cela change les mentalités sur le territoire. Aujourd’hui il y a député en Belgique qui propose cette loi en Belgique, qui vient d’Italie, et qui est votée en France depuis 2021. Et en France, on commence à faire de l’usage sociale des biens confisqués. »

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