A l’occasion de la journée de commémoration des victimes innocentes de la mafia en Italie, La Poesia et l’association Libera ont été à l’initiative d’une soirée ciné-débat sur le thème mafia et Italie.
La Poesia est à l’initiative de la création d’un cycle de soirées de débat et de réflexion sur l’état de la mafia à différentes échelles : la mafia en Italie, la mafia en Europe (Belgique, Pays-Bas…) et la mafia en France.
Le 21 mars est la date choisie par la Libera, principale organisation non-gouvernementale Italienne de lutte anti mafieuse, pour rendre hommage aux victimes innocentes de la mafia. L’association souhaite installer ce jour de commémoration aussi en France (cf. CRIM’ SOUS CRIC. Emission 18 : Défendre la mémoire des victimes du crime organisé, en France aussi…).
Pour cela, se sont réunis les intervenants suivants :
- Mosco LEVI BOUCAULT, le réalisateur de Corleone, le parrain des parrains
- Stefania Carminati, représentante DeMains Libres, l’antenne française de Libera,
- Raphaële Parizot, professeure à l’université de Paris-Nanterre et codirectrice du centre de droit pénal et de criminologie
La soirée a commencé par la diffusion de la première partie Le pouvoir par le sang du film Corleone, le parrain des parrains, réalisé par Mosco LEVI BOUCAULT en 2019. Le film relate la traque de Salvatore Riina, connu également sous le nom de Totò Riina (1930-2017). Le film raconte comment s’est démocratisé la mafia en Sicile et la montée en puissance de Totò Riina qui rentre précocement dans la mafia (à l’âge de 19 ans) “dans un monde mafieux où le meurtre devient la règle”.
Le débat est ouvert avec les paroles du réalisateur. Mosco LEVI BOUCAULT s’est interrogé sur la mafia avant de se lancer dans la réalisation de son film. A travers ses recherches, il souhaite prouver que la mafia « n’est pas une affaire romantique comme montrée dans le parrain » et veut l’analyser de l’intérieur. Pour cela, il part seul à Palerme pendant 5 ans dans le but de récolter des informations. Une fois sur place, il rencontre de nombreux ex-mafieux et proches de Cosa Nostra (organisation de mafia sicilienne) dont Giovanni Brusca, mafieux appartenant au clan des Corleonesi, une famille de la mafia sicilienne. Giovanni Brusca est l’un des plus grands tueurs de Cosa Nostra.
Dans un second temps, Stefania Carminati, représentante de l’association DeMains Libres, a présenté le dispositif de mémoire de victimes innocentes de Libera, La Poesia et la Libera sont attachés au travail de mémoire des victimes innocentes, qui se comptent à plus d’un millier en Italie aujourd’hui.
Le débat s’est clôturé avec la prise de parole de Raphaële Parizot. Professeure et codirectrice du Centre de droit pénal et de criminologie, elle est intervenue à propos des dispositifs judiciaires les plus performants quant au délit et la confiscation des biens. En Italie, la loi qui permet à la justice de retirer les biens et patrimoines de la mafia est la loi Rognoni-La Torre de 1982. Cet article 416-bis du Code Pénal italien est le seul permettant en Europe de contrer les délits d’association de type mafieux (cf. CRIM’ SOUS CRIC. Emission 8 : « Pourquoi faut-il un délit d’association mafieuse en France ? »). Cet article traduit la volonté qu’à la justice italienne de répondre à Cosa Nostra notamment, dans ce pays où la mafia est une partie intégrante de la société.
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