Digne et solidaire, la marche blanche pour Kaïs, 16 ans, et tous les autres morts marseillais

Un mois après l’assassinat de Kaïs, 16 ans, tué dans la nuit du 3 avril denier à la Joliette, une marche blanche en mémoire des victimes de fusillade à Marseille s’est déroulée dans le quartier ce mercredi, organisée par le collectif des parents du collège Jean-Claude Izzo. Un cortège de près de 300 personnes a défilé depuis la place Henri Verneuil dans le 2ème arrondissement, jusqu’à la place de l’hôtel de ville.

Dans la nuit du 2 au 3 avril, trois fusillades avaient éclaté à Marseille, faisant trois morts et huit blessés. Aux côtés des collectifs et des familles endeuillées, beaucoup de jeunes étaient présents dans le défilé « C’est l’une des premières marches organisées dans le centre-ville, on est vraiment touchés par le soutien qu’on a eu dans plusieurs quartiers, de voir que tous les jeunes se sont mobilisés » témoignait dans le défilé Karima Meziene, avocate et membre de l’association Alehan,  autre collectif de  familles des victimes de Marseille. Ce mercredi, un collectif de parents d’élèves et plusieurs enseignants s’étaient aussi joint à la marche. Déjà lundi premier mai, un bus avait fait le tour des quartier pour emmener défiler à Marseille le collectif des mamans de Félix Pyat..  

Sur le trajet de la marche ce mercredi, les participants ont observé une minute de silence avant de déposer symboliquement 16  roses blanches au numéro 24 de la rue Vincent Leblanc, là où dans la nuit du 2 au 3 avril dernier, un peu avant une heure du matin, Kaïs perdait la vie, fauché par une rafale d’armes de guerre. Entraîné dans les réseaux de stupéfiants, il n’en reste pas moins un enfant qu’on a assassiné, laissé pour mort sur le trottoir dans la deuxième ville de France.

 « Nous accusons la souffrance, nous accusons la douleur, nous accusons la violence et le silence de la mort. Sentence funeste de ces conflits absurdes, qui entraînent dans leur rouage infernal des juvéniles destinées » a témoigné au micro une maman porte parole du collectif des parents de la Joliette, «Nous accusons tous ceux qu’on ne peut excuser de faire périr des enfants, de les voir partir pour ne plus revenir, un paquet de bonbons à la main. Plus jamais ça, nous condamnons haut et fort que nos enfants puissent mourir à 14 ou à 20 ans, et de laisser à leurs aînés et à tous ceux qui les chérissent, que l’écho de leurs voix étranglées par les larmes ».

Avant que le cortège n’arrive sur la place de l’hôtel de Ville, le maire de Marseille est venu au contact des familles, échangeant avec quelques jeunes participants à la marche, refusant tout commentaire aux journalistes « par respect pour le deuil des familles ».  « Il y a tout à faire. Mais c’est déjà bien qu’il soit venu. » commentait une maman du collectif Alehan. On aura aussi croisé dans le défilé d’autres élus, dont le député LFI Sébastien Delogu, ainsi que d’autres portes paroles d’associations comme Amine Kessaci, le jeune président de Conscience.

Sur la place Bargemont, les enfants présents ont organisé un lâcher de ballons devant la mairie. Avant que le cortège ne se sépare, les proches de Kaïs ont fait observer un instant de prière pour leur fils et les autres disparus.  « Pour tous les musulmans et les non musulmans, on souhaite vraiment que le bon dieu les préserve et les protège, et les fasse entrer à une belle place au paradis, Inch’Allah ».  

Et les mamans du collectif Alehan ont remercié elles aussi tous ceux venus écouter la douleur des familles. « les parents et habitants de tous les quartiers de Marseille ensemble solidaires, pour que nous travaillions tous ensemble pour l’avenir de nos enfants. La Joliette, Félix Pyat, la Busserine, les Aygalades, le Mail, le Castellas… ensemble solidaires et plus jamais ça ». 

Jolan Zaparty

La liste des victimes innocentes s’agrandit ; Crim’HALT continue à dénoncer le crime organisé et oeuvre pour rendre hommage aux victimes du crime organisé et des mafias, à la fois en France et en Europe.

Ressources :

21 mars 2023 : journée en mémoire des victimes innocentes du crime organisé… la liste s’allonge!

Trafic de drogue : l’État impuissant ?

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